lundi 9 août 2010

Colonies contre la paix (03)

Annexions :
« Il y a un consensus en Israël sur le fait que des secteurs comme le Gush Etzion, Ariel et les quartiers juifs de Jérusalem resteront sous notre contrôle », va  même jusqu’à postuler Benjamin Ben Eliezer, ministre des infrastructures, le 11 mars dernier. Et tel est bien l’enjeu de ces nouvelles constructions : annexer, annexer.
Obtenue -in extremis – par George W. Bush en Condoleezza Rice  avant la rencontre, la déclaration israélo-palestinienne d’Annapolis n’est qu’une déclaration d’intention où rien n’est dit sur les dossiers centraux du conflit. Mais les participants s’y engagent à œuvrer à œuvrer pour l’établissement d’un Etat palestiniens indépendant d’ici fin 2008 aux cotés d’Israël, et la feuille de route en constitue l’un des termes de référence.Or la feuille de route, élaborée par le quartette pour le Proche-Orient, acceptée d’entrée de jeu par la partie palestinienne, fait l’objet de quatorze réserves israéliennes  qui la vident d’une grande part de sa substance mais a cependant un mérite : la concomitance des exigences faites aux « protagonistes ». Israël doit geler la colonisation, en même temps que les Palestiniens mettent un terme aux actions de type « terroristes »  - les dirigeants israéliens ayant toujours érigé cette seconde exigence en préalable.
Pour leur plan de colonisation massive, les dirigeants israéliens ne mettent pas seulement en cause les engagements pris. Ils entendent surtout rendre caducs les espoirs d’édification d’un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967. On conçoit qu’à l’instar des bombardements israéliens contre la bande de Gaza assiégée, l’intensification de la colonisation israélienne en Cisjordanie et particulièrement à Jérusalem-Est constitue une pierre d’achoppement des pourparlers, dénoncée par la partie palestinienne.
Mais aucune condamnation ni aucune pression, américaines ni européennes, n’interviennent. Le porte-parole du département américain Sean Mc Cormak se contente d’un rappel à l’ordre : « l’annonce du gouvernement israélien (sur les colonies) est elle utile au processus de paix ? Non elle est inopportune ». « En tant qu’ami, je vous dis que la sécurité d’Israël passe par l’arrêt des colonisations »,  Insiste pour sa part Nicolas Zarkozy. Mais l’ami se contente aussi de mots. Quand sur le terrain il y a urgence. 
Isabelle Avran


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