Un
soir le 1r décembre 2009 dans le cadre du 6e Festival
Strabourg-Méditerranée j’us l’occasion d’assister à une conférence de
Jean-Baptiste Humbert -archéologue à l’école Biblique et archéologique
française de Jérusalem- (je dois avouer que « école Biblique » pour
un travail terre à terre, comme pour toute science, me gène un peu) il dirige
depuis 1995 la Mission archéologique franco-palestinienne de Gaza, une ville
créée à la fin du 9e début 8e siècle avant J.C.
il développa les découvertes somme toute importantes pour la science et nous
fit comprendre qu’en Palestine il y eut des civilisations comme, je pense se
fut le cas dans toute la Méditerranéenne et le Moyen-Orient, les plus diverses
et variés comme la civilisation égyptienne, celle des philistins,
hellénistique, hébreu, romaine, chrétienne, byzantine et finalement
arabo-musulmane. Quel être infatué pourrait avancer : être le
seul descendant de cette Terre ?
Toutes
les religions, toutes les idéologies sont ainsi faites, il faut le reconnaître
que peu d’entre-elles cherchent à en tirer un profit aussi
« terre-à-terre » ! Le gouvernement israélien a tenté d’apporter
la preuve par l’archéologie qu’ils étaient, comme le voudrait la Bible, (d’après
eux) les seuls héritiers de cette terre ! De faire de cette terre un
espace d’une seule race, tout aussi inacceptable que pouvait l’être :
Hitler et sa race arienne.
C’est
tout de même singulier que d’utiliser le vocable que les religions donnent à
leur enseignement pour désigner une manipulation des populations !
« Endoctrinement ».
À
la fin de la conférence je posais la question de savoir si les fouilles que le
gouvernement israélien avait entreprises avaient un objectif autre que
scientifique ? Il va de soi que la réponse fut une non-réponse, il
affirma néanmoins : « que tous les gouvernements le
font ! ». Cette conférence organisé par un membre du
« Collectif Judéo Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) » se déroulant
à la Bibliothèque « André Malraux » j’en profitais pour emprunter un
livre sur la chose pensais-je « l’Atlas des Hébreux ». Quoi de plus
logique qu’un Atlas, quoi de plus indiscutable que des fouilles archéologiques
ou des « Cartes historiques ».
Je
ne vais pas là reproduire l’ouvrage mais le début du premier article :
« Hier,
au XIX siècle, quand les archéologues abordaient les sites, souvenirs bibliques
en bandoulière, ils pensaient trouver Abraham, Jacob, Moïse et les autres sous
leurs truelles. Pour eux la Bible était sous la pioche, il suffisait de
creuser ! Mais, souvent les résultats des fouilles n’étaient pas à la
hauteur de leurs espérances. Alors ils adoptaient leurs découvertes
(inconsciemment pour la plupart, consciemment pour certains) aux besoins de la
cause biblique… à cette époque, il suffisait de lire les écritures pour
reconnaître l’histoire des hébreux, puisque la Bible resurgissait des sables et
q’elle disait vrai. »
J’ai même fait la connaissance d’un monsieur de 90 ans (René) fort instruit
m’affirmant, mordicus, que la seule vérité était dans la Bible. (!!) Je
lui répondis : « que si l'on a une lecture lecture de la religion, toutes les
religions sont bonnes ; que pour moi toute religion qui
me permettait d’accéder à un état de conscience suffisant, qui me ferait
reconnaître que : « ma liberté s’arrête où commence celle de
l’autre » était une bonne religion ; que les « tralala » qui
l’entouraient n’étaient que du folklore, des us & coutumes ».
L’article
continuait ainsi, « Aujourd’hui nous n’en sommes plus là ; ce
livre témoigne et prend le contre-pied de cette recherche désuète, mère des
fondamentalistes meurtriers. Les textes sacrés y sont confrontés, à l’abri des
dogmes, aux découvertes archéologiques. Les vérités ne sont plus niées. Fort de
plus d’un siècle de fouilles, d’interrogations et de publications, les
historiens peuvent maintenant exposer l’histoire de nomades, venus vers le
XIV e siècle avant J.-C., pour les uns de Mésopotamie et
pour les autres d’Egypte, à la rencontre de pasteurs installés depuis longtemps
dans les hauteurs des terres de Canaan. Certains d’entre eux réussissent à se
ressembler, vers 1200 avant J.-C., autour du culte d’un Dieu exclusif -
Yahvé – et d’un roi, pour former un peuple. Ensuite unis dans une même foi
monolâtre, (…) Le lecteur chemine à travers l’argile des tablettes
cunéiformes, les fibres des papyrus et les pierres des sites archéologiques
pour rencontrer les auteurs qui tracèrent les traits d’Abraham, de Moise, de
Jésus et des prophètes et des hommes et des femmes, David et Esther entre
autres. Ce livre est une autre manière de lire l’histoire des Hébreux…
Bon
soyons sérieux, Comme toujours « s’agissant du peuple le plus ancien de la
création », la vérité n’est pas imposée et même de prime abord on pourrait
même croire le contraire, c’est insidieusement que le récit, quel qu’il fut,
vous est exposé et vous emmène par des legendes mi-historiques,
mi-mythologiques vers la vérité absolue. (Leur vérité bien entendu)
L’archéologie n’est pas une science pour apporter la preuve « détenue »
par le peuple Hébreu de son immuable vérité, mais pour dire qu’à cette époque,
à ce niveau de fouilles telle civilisation y vivait. Mais sommes nous surs,
qu’en creusant nous ne trouverions a un autre niveau de fouilles d'une autre
civilisation ? "Peut-être même la robe de soirée que portait
« Eve » au bal de la pomme !"
L’article parle de -fondamentalistes meurtriers – nous
savons à quoi se rapporte le vocable fondamentaliste religieux. Au
fondamentalisme musulman et au de terrorisme musulman. La boucle était
bouclé : la terre est la notre, les Palestiniens sont des
terroristes !
Les textes sacrés y sont confrontés, à l’abri des dogmes, aux
découvertes archéologiques. Une nouvelle fois soyons sérieux : les
textes sacrés sont en soi des dogmes ! Qui n’ont pas besoin d’être
protégés des découvertes archéologiques, étant eux la vérité pour la religion
pratiquant ces dogmes.
Les
découvertes archéologiques apporteront une interprétation plus ou moins exacte
en fonction des connaissances que l’expérience et la technique nous aura permis
d’acquérir. Mais jamais ne pourront être confrontés aux dogmes spirituels d’une
religion, d’un Dieu !
Un
peu plus loin le livre parle aussi du caractère païen d’une partie des
chrétiens. Mais Moïse en descendant de sa montagne où il sculpta, (tiens
je ne le savait pas artiste !), les tables de la loi, somme
toute, tout à fait respectables, trouva son peuple
« monolithique » en adoration devant le « veau d’or ».
Non ? C’est bien connu ; le veau d’or n’est pas une figure païenne…
C'étain donc les juifs qui s’adonnaient à des rites païens et non les
chrétiens !
Revenons
à des choses pour lesquelles nous pouvons tenter d’y apporter un peu moins de
souffrances. La dépossession continue, nous sommes en 2006, au vu et au
su de tous les gouvernements occidentaux, complices ou lâches. Chacun a feint
de s’intéresser aux 7 000 colons de Gaza, mais veut ignorer les 400 000 de
Jérusalem et en Cisjordanie, 600 000 en 2009. Par contre, personne ne
croit plus qu’Israël est un petit David face à un puissant Goliath, y compris
l’archéologie, plus personne ne croit que le sionisme ait apporté ou apporte
une quelconque sécurité pour les Juifs. Au-delà de l’indispensable solidarité
que nous devons au peuple Palestinien soumis à une nouvelle purification
ethnique à grande échelle, un revirement complet et résolu des opinions
publiques et de la politique des Etats vis-à-vis d’Israël est indispensable.
L’impunité d’Israël doit cesser. La paix, pour laquelle ont été élaborés –mais
jamais appliquées- tant de plans, est à ce prix.
-
Comme dirait Raymond Devos : il le faut, il le faut. Un ange pourrait
passer ?
« Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un
accord avec Israël, C’est normal ; nous avons pris leur pays. C’est vrai
que Dieu nous l’a promis, mais en quoi cela les
intéresse t-il ? Notre Dieu n’est pas le leur. Il y a eu
l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais est-ce de leur faute ?
Il ne voient qu’une chose : nous sommes venus et nous avons volé leur
pays. Pourquoi l’accepteraient-ils. » David Ben Gourion (premier ministre d’Israël) In,
Nahum Goldman, « Le paradoxe Juif » p.121
En
parlant du conflit du Proche-Orient le « sionisme »
« Israël » et les « Juifs » sont si imbriqués que l’on ne
peut pas en parler sans, à un moment ou un autre, faire l’amalgame. Et en
toute sincérité, qui, par le soutient que les juifs du monde apportent aussi
bien au sionisme qu’à Israël s'abstenir de faire l’amalgame ? Il est aisé de le
faire, mais ne confondez pas un sioniste ou pro sioniste avec un juif. Il y a
des sionistes chrétiens, il y en a même qui n’ont jamais mis les pieds dans une
église ou un temple, et peut être même dans une synagogue.
Mais
il faut reconnaître que nous n’avons pas à faire à des Malgaches ni à
des Suédois ! Les mafieux italiens ou américains sont catholiques,
pourtant tu ne trouveras un homme se réclamant du Catholicisme pour les
soutenir ! Ceci explique peut-être cela.
- Des
entreprises multinationales participent à l’effort de guerre de l’armée israélienne, il
y en a tellement, plus de trois mille et ce ne sont pas des petites : Mac
Donalds ; Timerland ; Nokia ; Intel ; L'Oréal ; Danone ; Nestlé ; Teva ; Ph.
Morris ; Levi Strauss et Célio ; Marlboro...
Pour une liste plus détaillée voir le site :
http://www.inminds.com/boycott-brands.html
Il importe d’exercer des pressions
économiques du type de celles qui ont eu raison de l’apartheid
sud-africain : Refusez d’acheter israélien, résistons à l’apartheid
de ce pays : le code barre 729 ; oranges, avocats,
pamplemousses, kakis, pommes de terre, patates douces, herbes aromatiques,
dattes […]
Les doutes d'une telle démarche subsistent, pour au
moins deux raisons :
1. En Afrique du Sud, le boycott ne
venait pas uniquement de la société civile mais également des gouvernements
ainsi que des instances sportives, comme par exemple la fédération de Rugby, la
plus emblématique de ce boycott, l’Afrique du Sud si elle voulait s’intégrer
dans la communauté internationale n’avait d’autre choix. Ce qui n’est pas le
cas pour Israël où, pour ne citer, qu’elles, les instances sportives
Européennes accueillent Israël comme un étant un pays européen ! Quelle
obligation a Israël à s’intégrer dans la région du monde qui est la
sienne ?
2. Il me semble qu’Israël et la diaspora
sont s’y impliqués dans l’économie mondiale que j’ai des craintes que cela
arrive un peu trop tard. Aujourd’hui acheter un produit qui ne soit compromis
avec les crimes sionistes, relève du parcours du combattant. Sans compter que
des produits fabriquées au Proche-Orient y compris ceux fabriqués dans les
territoires occupées entrent en Europe estampillés : made in Israël, en
contradictions avec les accords de douane avec l'Europe ou encore avec la
4e Convention de Genève régissant les conflits armés qui stipule :
"que l'on ne peut pas tirer profit d'un territoire occupée".
Israël non seulement tire profit d'un territoire occupé, mais encore offre des
terres aux colons juifs, venus d'Europe de l'est. Certain bien
sont effectivement achetés aux palestiniens, cependant la règle reste
la spoliation pure et simple.
Oui du moins officiellement nous savons tous que
nos gouvernants manquent d’honnêteté mais surtout de courage. En ce qui
concerne Israël. Non seulement ce pays n’est pas sanctionné pour ses
manquements au droit international mais il y est encore encouragé. Comment
expliquer le soutient que l’Europe et les USA lui témoignent ? Dans ces
conditions pour quelle raison Israël se plierait au droit ? La Shoah ne
peut pas tout expliquer.
Là où le bas blesse c’est que ces hommes politiques
une fois élus prennent « fait et cause » pour Israël, dupant de ce
fait leurs électeurs car il me semble évident que ses électeurs ne l’on pas
élu pour qu’il mène une politique pro israélienne, surtout si elle est
criminelle. Que des français, juifs ou non, soient solidaires de
populations en danger cela non seulement se comprend mais est
souhaitable. Mais que des élus juifs parce que juifs soutiennent un pays
irrespectueux du Droit international responsable encore aujourd’hui de
massacres, cela n’est pas acceptable.
Bien entendu il y en a, mais mes propos ne vise
moins à les dénoncer qu’a attirer l’attention des électeurs. Si je fais la
comparaison avec le Général de Gaulle, la forfaiture de ces élus est flagrante.
C’est vrai que le Général avait des grandes ambitions, mais elles étaient
toutes, à tort ou à raison, pour la grandeur France.
20
ème anniversaire du massacre de Sabra et Chatila Publié le dimanche 20
octobre 2002. Entre le 16
et le 21 septembre 2002, la CCIPPP et l’Association pour la promotion du
jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises
(AJPF) ont organisé une délégation franco-belge, qui s’est rendue au Liban pour
commémorer le 20 ème anniversaire du massacre de Sabra et Chatila.
Nous étions
environs 80, les délégations présentes venaient, notamment d’Italie, Espagne,
Suède et même du Japon. Cette présence internationale était indispensable et
témoignaient de leur intérêt pour la Palestine.
Notre objectif
était de démonter la continuité de la politique israélienne qui déniait non
seulement le droit des palestiniens mais commettait les crimes les plus
abominables. Ainsi, Sabra & Chatila, crime commis par les Phalanges
chrétiennes fut supervisé en prise directe d’Ariel Sharon, alors ministre de la
défense, et avec la participation « protection » active de l’armée
israélienne.
Massacre de
Jénine en avril 2002, je passe sur les exactions quotidiennes de l’armée
d’occupation à l’encontre des civils ou leur habitat. Gaza en 2009 ou les
différents autres crimes perpétrés tous les jours en Palestine, il ne s’agit
pas de réaction à des événements ponctuels, mais bien d’une politique
réfléchie, qui vise à pousser les Palestiniens vers la soumission totale, qui
vise aussi à leur rendre la vie insoutenable dans leur quotidien, à les
installer dans le désespoir et même à les inciter à la dispersion. Une sorte de
« transfert » par une pression constante sur le psychisme.
Les délégations
ont défilé le 16-09 avec les militants libanais et la population palestinienne
des camps de réfugiés de Beyrouth, un meeting fut tenu dans le cimetière où
sont enterrés dans une fosse commune les corps des centaines de victimes de ce
massacre. Le soir-même, et avec la Jeunesse communiste libanaise, des
bougies ont été déposées dans une rue de Beyrouth, en célébration du 20 ème
anniversaire de la première opération de résistance à l’occupation israélienne
de cette ville, capitale du Liban. Le lendemain, des visites aux camps de
réfugiés de Chatila et de Borj Barajneh et l’élaboration d’un projet de
jumelage entre la municipalité de Bagnolet et le camp de Chatila.
Le 3ème jour
était celui du Sud-liban : le camp de détention de Khiam, installé par
l’armée d’occupation israélienne avec l’Armée du Liban Sud, sa milice locale
supplétive, où des milliers de résistants libanais étaient détenus parfois
pendant 15 ans sans procès, dans un lieu du non-droit et de l’arbitraire le
plus total. Visite à la frontière puis au camp de réfugiés palestiniens de
Rachidieh, situé à 15 km de la frontière avec Israël, où des badges
commémoratifs furent offerts à des représentants des différentes composantes de
la délégation et un badge spécialement remis à Eliane de Serres pour les 40
internationaux qui étaient présents aux côtés du président Arafat durant le
siège de son QG en Avril dernier.
Le 4ème jour
était consacré à des rencontres avec les associations libanaises impliquées
dans la lutte du peuple palestinien : les ordres des métiers libéraux
(l’ordre des médecins sera notre partenaire dans la réalisation du centre
médico-social du bloc O du camp de Rafah, un projet que la 21 ème mission
CCIPPP a élaboré avec le comité du camp en juin dernier), rencontre avec des
partis politiques : le Hezbollah et le PCL, rencontre avec des
intellectuels et militants libanais et discussion libre de toute censure ou
langue de bois...
Israël est il prêt à payer le prix de la paix ?
«
Le droit international interdit la punition collective d’un peuple. Israël
viole ce principe pourtant un des fondements des droit de l’homme et de la
communauté internationale. Israël est il prêt à payer le prix de la paix ?
Chercher à imposer sa vision unilatérale de la paix, chercher à contrôler les
négociations et imposer son agenda, n’est pas acceptable pour les Palestiniens
ni pour aucun peuple qui aspire à un Etat souverain. Il est tout a fait
légitime et compréhensif que les Palestiniens refusent des compromis, à
ce point léonins. Les échecs successifs des entretiens de paix doivent une par
importante à ces principes, contrairement à ce qui est affirmé par Israël et
les sionistes occidentaux.
Aujourd’hui
on ne plus parler du compromis d’Oslo : la solution à deux Etats est
une utopie les coups de buttoir de la politique sioniste de l’état d’Israël à
eu raison des hommes de bonne volonté. Israël n’a jamais eu autant de
soutien international. Comment dans ces conditions pouvons-nous encore
croire à l’absence de plan concerté ? Demander des comptes aux
seuls palestiniens est une énième hypocrisie, nous savons tous que la
solution à deux Etats implique de se poser les bonnes questions, les
déclarations de principe cherchant à gagner du temps n’intéressent que Israël.
La
chance à été donnée à Israël il ont eu 60 années pour parvenir à une paix,
aujourd’hui il n’y pas d’autre solution que d’exercer une pression coercitive
sur Israël, pour qu’il respecte le Droit international.
L’effacement d’un patrimoine : Par Saleh Abdel-Jawad
Cet
article est d’autant plus intéressant que y compris en France des personnalités
affirment :« Qu’en Palestine il n’y a pas d’historiographie et que par
conséquent : (ce que les arabes disent ce sont des mensonges). Que
l’histoire se transmet par tradition orale et que l on ne peut pas
se fier à la tradition orale. »
L’auteur, professeur à l’université de Birzeit, s’interroge sur les
raisons de l’échec de l’historiographie arabe et palestinienne face à la
narration historique israélienne, et sur l’occupation de la réalité de la Naqba
pendant si longtemps. Il identifie trois causes majeures : la perte du
patrimoine écrit, le rôle prédominant de la tradition orale dans la culture
arabe et la supériorité de fait de l’historiographie israélienne due à un héritage
européen moderne. Cet extrait aborde la question des sources palestiniennes et
de leur accessibilité.
La
résolution de partage du territoire de la Palestine votée par les Nations Unies
le 29 novembre 1947 a déclenché des accrochages qui ont mené à la guerre de
1948, une guerre totale qui à durée plus d’un an. A l’issue de cette guerre, il
y avait clairement un vainqueur et un vaincu. Mais cette victoire n’est pas une
victoire comme les autres, car elle cache une tragédie immense, qui a un impact
direct sur la capacité du vaincu à écrire son propre récit historique.
Jusqu’aux nom des villages rayés de la carte
La
victoire israélienne de 1948 n’est pas une victoire classique. Elle a suivi une
guerre d’autodéfense entraînant l’expulsion de « quelques centaines de
milliers de Palestiniens », selon l’expression convenue, et l’avortement
d’un Etat palestinien. 1948, c’est avant tout une tragédie humaine de
premier plan : 80 à 85 % des villages arabes passées sous contrôle
israélien on été tout simplement rasés, leur population chassé, et ce en dehors
de tout fait de guerre. Parmi les onze villes palestiniennes tombées, cinq on
connu une dépopulation et une expulsion totale ; il s’agit de Tibériade,
Safad, Bir Sabaa (Bersheva), Bissan, Majdal. Dans cinq autres villes, seule une
petite minorité de la population a pu subsister. Une seule petite ville,
Nazareth, qui ressemblait plutôt à un gros village, a été épargnée, ceci pour
éviter de provoquer le Vatican et l’opinion publique occidentale et chrétienne.
Ces villages, comme la plupart des quartiers arabes des villes, ont été rasés
pour effacer toute trace ou tout signe d’un passé arabe. L’historien Meron
Benvenisti a écrit en détail le processus systématique qui a permis de rayer
jusqu’au nom de ces villages de la carte.
Un patrimoine dévalisé
Cette
destruction socioculturelle a privé les Palestiniens de ce qui représente
l’incubateur du patrimoine culturel : c’est dans les villes de Jaffa et
Haïfa et les quartiers arabes de Jérusalem-Ouest que se trouvaient les
bibliothèques, les archives, la presse et les imprimeries, les registres du
cadastre, mes maisons d’édition et les centres culturels, les cinémas et les
théâtres. Entre les mois d’avril et mai 1948, la presse palestinienne, source
de première importance, a été confisque et détruite, les événements de la
guerre n’ont plus été couverts à partir de cette date.
La
totalité du patrimoine culturel écrit a été dévalisée, les archives des
conseils locaux, celles des hôpitaux, des écoles, les bibliothèques privés, les
papiers de famille et les mémoires personnels. Je citerai ici les archives et
documents de grands intellectuels ou romanciers palestiniens tels que Georges
Antonius, Aouni Abdel Hadi, Henri Cattan, Mustapha Mourad Eddbagh, et bien
d’autres…
Enfin
les archives de la seule organisation militaire palestinienne, le « Jihad
El Mougaddas », ont également été confisquées. Une partie de ces archives
est tombée aux mains des israéliens, tandis que la partie la plus importante à
été confisquée par l’armée jordanienne, lors de l’attaque du quartier général
de l’armée palestinienne dans les deux villages voisins de Birzeit et de Ain
Sinia, en juillet 1948. Personne ne sait jusqu'à aujourd’hui où ont disparu ces
archives. Lorsque les forces israéliennes sont entrées à Jérusalem en 1967, la
famille Husseini a brûlé un certain nombre de papiers par crainte de
représailles de l’armée. Enfin tout ce qui restait de ces archives, conservé à
la Maison de l’Orient, a été confisqué le 1er juin 2001.
Le problème de la perte des archives et des documents palestiniens n’est pas
spécifique à la guerre de 1948. L’héritage politique et culturel des
Palestiniens a, comme leur terre, toujours été l’objet d’usurpations. Ainsi
Israël a confisqué les documents du mouvement national et de la société
palestinienne qui se trouvaient dans les locaux des administrations jordanienne
en Cisjordanie et Egyptienne dans la bande de Gaza. Ces documents ont été
transférés en Israël où ils sont devenus partie intégrante des archives
de l’État hébreu (State Archives) conservées dans les souterrains de
l’immeuble qui abrite le gouvernement israélien. Les chercheurs palestiniens,
et les Palestiniens en général, propriétaires de ces documents, n’y ont pas
accès.
Des archives confisquées ou interdites d’accès.
En
tant qu’historien palestinien, il me faut évoquer les problèmes rencontrés et
les dangers courus par les chercheurs palestiniens pour préserver les documents
du mouvement national palestinien sous occupation israélienne, comme les
documents de l’Intifada. A plusieurs reprises en outre, les forces d’occupation
ont incendié intentionnellement et criminellement les bureaux des registres et
des tribunaux (à Naplouse et à Jérusalem). Rappelons aussi que l’un des
objectifs de l’occupation de Beyrouth était de confisquer les archives du
Centre d’Etudes Palestiniennes. Les chercheurs palestiniens et arabes sont
d’ailleurs confrontés au fait que les archives arabes, militaires ou
politiques, concernant la guerre de 1948, sont strictement interdites dans les pays
arabes qui ont participé à la guerre.
Destruction,
confiscation et inaccessibilité des sources écrites : cette situation
d’impasse ne laisse d’autre issue au chercheur que de se tourner vers les
sources orales. Cela explique partiellement l’échec des historiens palestiniens
qui n’ont pas eu recours aux témoignages pour écrire l’histoire de la Nakba. Ce
n’est pas par hasard que le livre volumineux de l’historien palestinien
« Aref el Aref » qui à travaillé en s’appuyant sur des sources orales,
reste encore le meilleur ouvrage palestinien sur cette guerre, malgré ses
lacunes et ses faiblesses. Il ne disposait en effet que des moyens très
simples, et a publié son livre bien avant l’ouverture des archives en 1970,
bien avant que ne paraissent les nombreux livres disponibles sur la question.
En plus de la perte de leurs archives, des sources écrites et
de leurs bibliothèques, les historiens palestiniens ont vécu les contraintes
d’un quotidien de survie qui a paralysé la vie intellectuelle durant des années.
Les
historiens ont souligné la singularité de ce phénomène d’effacement. L’étendue
de la destruction subie par le peuple palestinien en 1948, une destruction
multiforme, a toujours été sous-estimée, y compris du côté des historiens
palestiniens et arabes.
Mais il ne peut y avoir de paix entre occupant et
occupé ; c’est comme si on demandait qu’il y en ait une entre le violeur
et sa victime pendant le viol même. L’occupation doit d’abord prendre fin
parce que c’est un crime moral. Ensuite nous pourrons discuter
d’arrangement à long terme ». (Shamai
Leibowitz, Avocat et petit-fils du célèbre philosophe du même nom.)
« Les
Palestiniens sont victimes d’un double déni : un déni historique et un
déni de droit. La porte est étroite pour briser ce double déni, mais les
Palestiniens ont pour eux le droit international, exprimé et sans cesse
réaffirmé par l’ONU. »
Ce
double déni s’exprime aussi par une injustice. En effet, le très démocratique
occident refuse le droit aux Palestiniens, que le Droit International leur
accorde pourtant, parce que qu’ils se révoltent contre l’injustice dont ils
sont victimes. L’organisation sioniste mondiale a atteint-là les hautes
sphères en matière de « COMLOT ET DE
COMPROMISSION ».
Réponse au commentaire de Klodwain du 2 juin 2012
07:12
Que les sionistes œuvrèrent pour finaliser les
arrangements (complot) entre lord Balfour et lord Rothschild, n'est un secret
pour personne. Que le dirigeant américain de l'organisation ait œuvré en ce
sens, je ne vois pas ce qu'il y a d'extraordinaire..., quand à affirmer que les
sionistes américains ne voulaient qu'un "Foyer juif" en
Palestine", je pense, moi, que ce n'était pas le cas de tous les sionistes
américains. Par ailleurs le lobby juif en Amérique est si puissant aujourd'hui que
les Administrations américaines doivent se plier aux désidératas de Tel Aviv,
dès que les intérêt israéliens sont enjeu. G.W. BUsh à été menée par le
"bout du nez" par les "Neo-cons" favorables à Israël, B.
Obama à du, quant à lui, se plier à leur exigences... Concernant le
multiculturalisme, c'est ce que la bonne séance aurait exigé. Par ailleurs les
palestiniens accueillirent les juifs venus d'Europe comme des frères,
c'est dans les ambition sionistes que les palestiniens virent leur futur bourreaux,
pourtant les sionistes ne faisaient là, que respecter les directives que
Théodore Herzl donna lors du 1r Congrès sionistes de Bâle en 1897. Aujourd'hui
on peut effectivement croire à la bonne foi de ces immigrés venus pour trouver
la paix en Palestine loin des persécution et pogroms européens.
De quelle indépendance parle-t-on ? Comment un Etat
colonisateur peut-il demander l'indépendance à ses colonisées. Car en
effet Israël est un Etat illégal, par le chantage que les USA exercèrent,
sous la pression du lobby juif, sur les pays du tiers-monde lors de la
résolution 181 voté par l'ONU le 26 novembre 1947.
Comme je ne me lasserais jamais de répéter, les
population n'étaient pas hostiles aux juifs, pas plus qu'aux autres religion ou
ethnies. Ce sont les membres de cette frange arrogante de la communauté juive,
qui prend le Goi pour matière négligeable qui est à l'origine de cette
hostilité. Vous ne, pouvez pas pratiquer l'usure, le népotisme, la défiance à
l'égard des non juifs et espérer qu'il vous remercient.
Les population syriennes et proche-orientales sont
chez-elles, la guerre civile à fait rage en Espagne, en France [...] et
pourtant les juifs n'en ont pas tiré profit.
L'anxiété de Klodwain me parait évidente, il faut reconnaitre
cependant, que le monde globalisé dans lequel nous évoluons, les Etats
perdent leur souveraineté. A contrario, le sionisme, Israël et la
communauté juive, affirment, tous les jours davantage, leur souveraineté. Il
n'y aurait là, rien d'anormal, si cette cohésion ne se réalisasse au détriment
d'autres Etats y compris ceux dont ils sont ressortissants.
Il y a là, peut-être, un début de réponse à la monté du
racisme anti-juif...
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