L'économiste
17-01-2018
La souricière, le travail le plus important d'Agatha
Christie, qui depuis 1952 est toujours représentée à Londres, est l'histoire de
personnages qui, isolés par l'intempérance du temps, sont tués les uns après
les autres sans que personne ne s'échappe du bâtiment. celui qui a lieu les
faits.
Mariano Rajoy, la Justice espagnole, le Parlement et l'ex
président de la Generalitat Carles Puigdemont, sont tombés dans une souricière
montée par le manque de stature politique et l'actuel président du gouvernement
espagnol.
Il est plus que probable que Puigdemont sera élu président
de la Generalitat. Sur lui tombe la menace d'être arrêté s'il pose le
pied sur le sol espagnol. Comment ce problème dot-il être résolu, qui
conduira sans aucun doute, à une plus grande radicalisation de la confrontation
catalane?
Mariano Rajoy n'a pas voulu aborder le problème catalan
politiquement. A travers le Procureur Général de l'Etat a exhorté les
tribunaux à intervenir et la Haute Cour avec son autonomie (sur l'indépendance
du pouvoir judiciaire est, aujourd'hui en Espagne, une figure de rhétorique) et
sa sensibilité idéologique peu tempérée par la prudence, a fait le reste.
L'utilisation de l'article 155 comme une simple excuse
pour mettre en œuvre des mesures qui y sont contenues, a finalement créé
l'atmosphère de Croisade Sainte qui a conduit à imputer la rébellion et la sédition
avec une inhabituelle hâte d'emprisonner le vice-président et d'autres
personnes qui faisaient partie du Gouvernement catalan. Le mandat d'arrêt
européen contre Carles Puigdemont a finalement mis la cerise sur le gâteau.
Que la démonstration était non-sens la Cour suprême a pris
soin de le démontrer allant dans une autre direction et la Justice Belge réticente
à la pétition reposant sur des cohérents et sérieux doutes sur la procédure appliquée
à l'ex Président du Gouvernement Catalan et surtout pourquoi qualifier de sédition
et de rébellion, les événements survenus en Catalogne était quelque chose de
tout à fait incompréhensible pour la justice belge et j'ajoute, pour le bon
sens. Le retrait de l'Ordre de la part de la Justice espagnole était une
preuve évidente de la légèreté avec laquelle les accusations ont été planifiées
précédemment.
La justice espagnole continue son cours et pourra arrêter
Puigdemont s'il pose le piedi sur le territoire espagnol pour avoir été investi
par un parlement démocratique après des élections démocratiques. Que va
faire le gouvernement alors? Quels recours peut-il? Et surtout, que
vont faire les électeurs catalans et le Parlement choisi par eux? Que va
faire Puigdemont lui-même?
Tous, ainsi que Justice, ont été piégés dans la même
souricière que l'écrivaine Agatha Christie a narrée dans son travail il y a
plus d'un demi-siècle.
Article initialement publié dans El Economista
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