Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas,
est au centre d'un triangle amoureux compliqué. Les Etats-Unis, l'Union
européenne (UE) et Israël jouent un jeu d'échecs tripartite qui dictera
l'avenir palestinien.
M. Abbas a demandé lundi derniers aux Etats membres de
l'UE de reconnaître l'Etat palestinien parce qu'il "ouvrira les portes de
la paix".
Le président a exhorté les 28 membres à assumer "un
rôle politique" dans le processus de paix pour tenter de parvenir à
"une solution juste", basée sur des paramètres internationalement
reconnus. "Nous demandons à ses Etats membres de reconnaître rapidement
l'Etat de Palestine", a-t-il déclaré.
Des pays comme la Suède, la Pologne, la République
tchèque, la Hongrie, Malte, Chypre, la Slovaquie et la Roumanie reconnaissent
l'État palestinien, tandis que d'autres, comme le Royaume-Uni et la France, le
rejettent.
Bizarre? Non il n'y a là rient d'étonnant. Le Royaume-Uni à la
base même du conflit et la France qui tient, actuellement, sa souveraineté du
bon vouloir des sionistes y compris au plus Haut de l'Etat, sans oublier les
médias qui, au cas où nous ne l'aurions pas compris, nous le rappellent tous
les jours.
Mahmoud Abbas est maintenant confronté à un dilemme
complexe, puisque récemment l'administration Trump a reconnu Jérusalem comme la
capitale d'Israël et a déplacé son ambassade de Tel-Aviv à la ville sainte.
En outre, la Maison Blanche continue de faire pression sur
les pays arabes. Récemment, le président américain a ordonné la fermeture du
bureau de l'Organisation pour la libération de la Palestine (OLP) à Washington.
A cela s'ajoute un autre coup dur porté contre la
Palestine: une réduction de 65 millions de dollars de la contribution
américaine à l'UNRWA, une organisation des Nations Unies qui fournit de la
nourriture, de l'éducation et des soins de santé à des centaines de milliers de
personnes. Cinq millions de réfugiés palestiniens.
Cette aide n'est pas désintéressée, puisqu'elle sert a museler
l'Autorité palestinienne, en attendant qu'Israël termine sa colonisation et parvienne
à ses fins.
La récente série de décisions prises par les États-Unis et
les hésitations de l'UE à reconnaître l'État palestinien témoignent d'un
engagement à l'égard des exigences du gouvernement israélien. Cela met Abbas
dans une position délicate. Dans ses mains tout ce qu'ils peut négocier avec
les trois géants est l'avenir de la Palestine.
Abbas est né à Safed, un village galiléen en Palestine
sous la domination britannique, qui a été attribué en 1947 à l'État d'Israël
dans le cadre du plan de partition de l'ONU. Il avait 13 ans lorsque la
première guerre arabo-israélienne (1948) a conduit sa famille à chercher refuge
en Syrie. Dans ce pays, il a enseigné comme professeur d'école, tout en
étudiant le droit à l'Université de Damas.
Exilé au Qatar dans les années 1950, il aida à recruter de
nombreux Palestiniens pour cette cause. Beaucoup de ces jeunes ont ensuite été
des figures clés de l'organisation.
Abbas est l'un des co-fondateurs d'Al-Fatah, avec le
leader palestinien historique Yasser Arafat, qu'il a accompagné en exil en
Jordanie, au Liban et en Tunisie.
En mars 2003, Arafat l'a nommé Premier ministre de
l'Autorité nationale palestinienne et, après sa mort le 11 novembre 2004, Abbas
a été nommé nouveau chef de l'OLP. Mahmud a remporté l'élection présidentielle
le 9 janvier 2005 par 61,6% dans 14 des 16 districts.
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