Pour
étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière
violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que
l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.
L’idéalserait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes
biologiques innées. Ensuite, l’on poursuivrait le conditionnement en réduisantde manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion
professionnelle.
- Un individu
inculte n’a qu’un horizon de pensée limitée et plus sa pensée est bornée à
des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter.
- Il faut faire en
sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et
élitiste.
- Que le fossé se
creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand
public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
- Surtout pas de
philosophie.
- Là encore, il
faut user de persuasion et non de violence directe :
- on diffusera
massivement, via la télévision, des informations et des divertissements
flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif.
- On occupera les
esprits avec ce qui est futile et ludique.
- Il est bon, dans
un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
- On mettra la
sexualité au premier rang des intérêts humains.
- Comme tranquillisant social, il n’y a
rien de mieux.
- En général, on
fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision
tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de
la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le
standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Extrait
du livre "Sagesse et révolte" de Serge Carfantan.
L'expression affirmée de l'arrogance
démontrée, assumer sa pensée, son action, sa décision en le claironnant, laisse
croire une opposition a la pensée ou action contraire, alors qu'il s'agit moins
d'une proposition démocratique, que d'imposer un diktat.
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